Magazine  (1881)  Page(s) 262.  
 
X Clematis Pellieri, Carr., Rev. hort., p. 227, fig. 46. — Hyb. obtenu par M. Fr. J. A. Pellier, de Montertreau (Sarthe) entre C. erecta fécondé par C.lanuginosa. Il est vigoureux, rustique, floribond. Ses tiges atteignent 1^m50 à 2 mèt. ; ses feuilles sont simples ; les fleurs ont 4 (5-6) pétales d'un beau violet pâle ou d'un bleu mauve.

Magazine  (1880)  Page(s) 227-228.  Includes photo(s).
 
CLEMATIS PELLIERI.
Décrire les plantes en indiquant leur origine et les moyens à l’aide desquels elles ont été obtenues résume, ou mieux
constitue la véritable science, celle que tout auteur doit chercher. C’est ce à quoi toujours nous essayons de parvenir, et c’est aussi le but qui nous détermine à écrire l’article qu’on va lire sur la Clématite de Pellier (Clematis Pellieri).
Bien qu’elle date déjà de plusieurs années, cette Clématite est très-peu connue et ne se rencontre même pas dans le commerce, du moins quant à présent, ce qui est regrettable assurément, car elle pourrait rendre de grands services. En
voici une description :
Plante robuste, à tiges grêles, pouvant atteindre 1^m 50 à 2 mètres et plus de hauteur, à écorce violacée très-courtement villeuse. Feuilles complètement simples, rappelant celles de la Clematis lanuginosa, très-planes, ovales lancéolées, larges d’environ 4 centimètres, longues de 10, lisses, unies et luisantes en dessus. Pétiole d’environ 4 centimètres. Inflorescence très-ramifiée, à ramifications dichotomes. Fleurs courtement pédonculées sur un pédoncule gros, très - villeux , larges d’environ 10 centimètres, à 4, parfois 5, très-rarement 6 pétales longtemps réunis et donnant à l’ensemble l’aspect d’un tube évasé à bords roulés en dehors ; pétales épais , d’un beau violet pâle ou d’un bleu mauve marqué en dessous, sur le milieu, d’une bande plus foncée, à bords d’un lilas cendré pâle ; étamines à filets staminaux lilas clair, d’un beau jaune au sommet.
La Clematis hybrida Pellieri (fig. 46) provient d’un semis fait par feu M. François-Joseph-Alfred Pellier, de Montertreau (Sarthe), qui l’obtint de graines de la Clematis erecta fécondée par la C. lanuginosa, ce qui explique le double qualificatif que nous lui avons donné, afin de rappeler son origine et le nom de son obtenteur, M. Pellier, grand amateur d’horticulture , qui aflectionnaif fout particulièrement les Clématites dont il avait réuni une très-belle collection. Celle dont nous parlons, à laquelle il tenait tout particulièrement, des plus remarquables par ses caractères intermédiaires, démontre de la manière la plus évidente l’influence du croisement ; elle sert donc à la fois la science et l’horticulture. C’est une plante extrêmement floribonde, vigoureuse et rustique, qui pendant plus de trois mois se couvre de très grandes fleurs qui rappellent un peu celles de la Clematis Durandi, mais plus grandes et plus jolies. C’est en un mot une sorte précieuse pour l’ornementation. On la multiplie par éclats et surtout par greffes sur les racines d’autres espèces de ce genre, ainsi, du reste , qu’on le fait pour toutes les Clématites. On peut aussi en faire des boutures ; mais celles-ci sont souvent d’une reprise difficile.
La Clématite de Pellier est donc ce qu’on peut appeler un véritable hybride; elle est aussi d’une floribondité telle, qu’elle ne s’arrête de fleurir que tout à fait à l’automne , quand les froids viennent arrêter sa végétation. A cette époque même, toutes les aisselles renferment encore un bouton, mais qui ne peut se développer. C’est donc près de quatre mois que cette plante est en fleurs. En nous l’adressant, son obtenteur, M. Pellier, nous écrivait : « La Clématite que je vous envoie provient du croisement d’une Clematis viticella par une C. lanuginosa ; c’est une variété extra- floribonde. » Il n’y a dans ces paroles aucune exagération. Ajoutons encore que, par la dichotomie continuelle des inflorescences, cette plante, à la fin de la végétation, constitue d’énormes buissons. Jusqu’à présent, les fleurs ont été stériles; en sera-t-il toujours ainsi? E. -A. Carrière.